La motricité fine!


Qu’est-ce que la motricité fine?

La motricité fine fait appel au contrôle des petits muscles de la main et des doigts, permettant de saisir et de manipuler les objets avec exactitude. C’est l’habileté à faire des mouvements précis avec les bras et les mains.



Comment se développent les habiletés motrices fines?

Les habiletés de base nécessaires à un fonctionnement mature de la main, sont généralement « considérées » être en place où l’enfant entre à l’école. Le développement des habiletés de la main suit une séquence prévisible. Les étapes se succèdent. Un peu à l’image d’un immeuble en construction, les fondations seront d’abord établies, puis le rez-de-chaussée. Ensuite, pourront s’élever les étages supérieurs. Afin de développer une habileté, l’enfant s’appuie sur les étapes déjà franchies.



À quoi sert la motricité fine?

Une bonne motricité fine est importante, car elle permet : de s’habiller seul et de manipuler les différentes attaches (par exemple : des lacets et des boucles, la fermeture éclaire, des boutons, etc.), d’utiliser les ustensiles aux repas et de bien se servir des outils utilisés à l’école (les crayons, l'efface, l'étui, les feuilles et cahiers, les ciseaux, etc.).
Lorsque les habiletés de base sont bien établies, l’apprentissage de nouvelles tâches est facilité et nécessite beaucoup moins d’effort. Par exemple, elle rend possible une écriture qui sera précise, efficace et fluide.

La motricité fine: 7 points clés!

  1. La dissociation : la dissociation des doigts est la capacité à bouger un ou plusieurs doigts de façon isolée, donc sans que les autres doigts ou le poignet ne bougent. Elle est utile dans de nombreuses activités, comme le coloriage ou l’utilisation de l’ordinateur. Pour que les gestes soient précis, il est aussi important d’avoir une bonne dissociation entre le tronc et le bras. Cette habileté qui se développe tôt dans l’enfance permet au bras de bouger, tout en conservant le corps immobile. Un enfant qui écrit très gros n’a souvent pas de dissociation. Il écrit avec un mouvement qui part de l’épaule ou du coude et l’avant-bras n’est pas toujours en appui sur la table. Un autre exemple d’un manque de dissociation : les enfants qui découpent en position debout. Encore une fois, ils utilisent un mouvement de l’épaule et sont moins confortables pour faire ce mouvement en position assise. Bref, la dissociation permet des mouvements fluides, qui ne demandent qu’un minimum d’énergie.
  2. Les manipulations dans la main : permettent de déplacer un objet de la paume de la main vers le bout des doigts (sans utiliser l’autre main, sans s’appuyer!) ou de prendre un petit objet avec le bout des doigts puis le cacher au creux de la main. Dans la vie de tous les jours, ces gestes sont fréquemment utilisés pour manipuler la monnaie ainsi que les clés. Lors de l’écriture, cette habileté nous sert à écrire avec une plus grande précision (faire des lettres fermées, un tracé de la bonne grosseur, etc.).
  3. La coordination œil-main : pour être efficaces, les mouvements des mains doivent être bien coordonnés avec la vision. C’est une composante essentielle à la précision des gestes pour s’assurer de les faire au bon endroit sur la feuille.
  4. La coordination bilatérale : c’est la capacité des 2 côtés de notre corps à travailler ensemble. Dans plusieurs tâches, une main va stabiliser et l’autre main va exécuter des manipulations plus précises. Par exemple, pour découper ou pour enfiler, les 2 mains se coordonnent sans effectuer le même geste. C’est très important dans l’écriture pour tenir la feuille avec une main et écrire de l’autre. Cela donne une écriture beaucoup plus rapide parce que la main qui écrit se concentre sur la formation des lettres sans tenter de retenir la feuille qui se déplace constamment.
  5. La préhension des objets se raffine tout au long de la petite enfance en suivant une séquence spécifique. La pince pouce-index émerge pendant la première année de vie: ainsi il est possible de saisir des objets très petits en utilisant le bout des doigts.La façon dont l’enfant saisit les objets évolue : vers 6 ans (et même avant) les préhensions utilisées pour le tenir le crayon, les ciseaux et les ustensiles sont matures, comme celles de l’adulte.
  6. La force : une bonne force des doigts et de la main est très importante lors de nombreuses manipulations fines comme pour attacher des boutons, découper, nouer et dénouer les lacets, et jouer avec de la pâte à modeler… les doigts sont contrôlés par plusieurs muscles qui sont situés à l’intérieur même de la main ainsi qu’au niveau de l’avant-bras.
  7. La base de la base… Bien que la motricité fine concerne les petits gestes, elle est étroitement liée à certaines habiletés de la motricité plus globale, dont le contrôle postural. Un manque de stabilité du tronc et des épaules influence la capacité de l’enfant à contrôler ses bras. Conséquemment, l’endurance et la dextérité risquent d’être affectées. Les grands mouvements doivent d’abord être bien maîtrisés et coordonnés avant que les petits mouvements moteurs fins puissent se raffiner.


À quel âge les bases motrices fines sont établies?

C’est au cours des premières années de vie que l’enfant développe des habiletés motrices de base. L’âge de 6-7 ans est une période charnière du développement : la majorité des habiletés motrices de base sont bien en place. Après cet âge, on observe que les habiletés se raffinent et se complexifient. Les bases sont établies et il n’y a plus vraiment de nouvelles habiletés qui émergent! Les gestes deviennent plus fluides et plus précis. Ce raffinement se reflète, entre autres, à travers les dessins, les bricolages et les habiletés d’écriture.

Donc, à l’âge de 7 ans, il est normalement attendu qu’un enfant soit capable :

  • Découper une forme complexe (avec des angles);
  • Colorier sans dépasser;
  • Tenir adéquatement son crayon (voir infolettre d’octobre);
  • S’habiller seul et manipuler toutes les attaches (bouton, lacets, etc.)
  • Manipuler les ustensiles, tartiner son pain et couper des aliments avec le couteau.
Ainsi, les bases motrices sont généralement acquises et bien établies avant l’âge de 7 ans. Si ce n’est pas le cas, il s’agit d’un signe de retard. On doit s’en préoccuper. Dans ce cas, il est indiqué de consulter un ergothérapeute. En cas de doute, il n’est jamais trop tard pour consulter un professionnel, mais idéalement, le plus tôt est souvent le mieux!
À propos de l’auteure : Anne-Caroline Poirier, est ergothérapeute depuis 2002. Elle travaille auprès des enfants depuis ce temps. Depuis 2005, elle exerce au CREDE, le nouveau point de service du GER à Québec.
À propos de nous : Le Groupe Ergo Ressources est un regroupement de 11 cliniques présentes dans la grande région de Montréal et la Capitale nationale. Nous desservons les enfants depuis 20 ans maintenant. Consultez notre site web pour nos services: Cliquez ici

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